Espaces verts de la Ville de Vichy

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Parcs Napoléon & Kennedy

Parcs Napoléon & Kennedy

« Les Nouveaux Parcs sont le rendez-vous de tous ceux qui, aux manifestations de la vie élégante, préfèrent les longues rêveries et la méditation silencieuse en face de vastes horizons.

(Vichy : guide édité par la Cie fermière, 1904)


Histoire

L’idée de la création des parcs d’Allier remonte à 1856. Plusieurs projets sont alors élaborés, visant à l’extension du Parc des Sources jusqu’au bord de la rivière, mais la spéculation foncière empêchera cette réalisation.

Le décret impérial du 27 juillet 1861 impose l’aménagement du parc sur l’emplacement d’un bras secondaire de l’Allier, asséché grâce à la construction de la digue. Les travaux, dirigés par l’ingénieur J. F. Radoult de La Fosse, nécessitent 250 000 m3 de remblais, issus de l’Allier. La conception paysagère est confiée à l’horticulteur moulinois J. Marie.

La serpentine – rivière artificielle qui sillonnait le parc – fut supprimée en 1867. Il ne subsiste alors que le bassin aux cygnes du Parc Napoléon, agrandi entre 1934 et 1936, alors que le bassin du Parc Kennedy ne fut aménagé qu’en 1890. L’éclairage au gaz, installé en 1880, fut remplacé par un éclairage électrique quinze ans plus tard. Les Ponts et Chaussées entretinrent le parc jusqu’à la guerre de 14-18, relayés ensuite par la Compagnie fermière. Elle y réalisa une grande campagne de plantation durant les hivers de 1934 à 1937. Une roseraie fut alors créée à proximité du bassin
des cygnes. La Ville, qui s’est vue confier la gestion de ces parcs depuis 1979, a rapidement entrepris une grande campagne de restauration achevée au début des années 1990.


Architecture

Le long du boulevard des Etats-Unis, six chalets sont édifiés par l’architecte J. Lefaure, entre 1862 et 1864 pour l’Empereur et son entourage. Le Chalet Saint-Sauveur (au n°103), ne sera construit qu’en 1905 pourun médecin. Deux autres chalets sont établis à l’entrée du pont, l’un réservé au logement du garde du parc, l’autre à l’administration. Ce dernier fut occupé par l’octroi de 1885 à 1932, puis détruit lors de l’élargissement du pont.

Une serre de près de 35 m de long, est construite le long de l’avenue Stucki en 1864. Chauffée par un calorifère, elle est destinée à l’hivernage des plantes . Une orangerie, adossée à la serre, sera élevée en 1888 : très haute mais aussi très fragile, elle sera supprimée dès 1929.
Deux fabriques (un pavillon et un champignon) recouvertes d’un toit de chaume, édifiées vers 1880, participaient au pittoresque de ce jardin. Il ne subsiste aujourd’hui qu’un champignon et l’abri de la Source des Fées, provenant du parc cussétois du même nom.
Un buste de Napoléon III, dû à J.A. Barre fut inauguré, non loin de son chalet, en 1995. Dans le Parc Kennedy, la Marquise de Sévigné, représentée par le sculpteur vichyssois A. Tajana en 1996, regarde en direction du Pavillon où la légende voudrait qu’elle ait logé…


Usages

Les parcs d’Allier ont toujours été le jardin de prédilection des enfants. Guignol y élut domicile, en 1876 et une laiterie (vente de lait, chocolat, gâteaux), accueillant des « chèvres nourrices » abritées dans un petit kiosque rustique le rejoignit peu après. En 1924, la Compagnie fermière aménage à côté un enclos équipé de balançoires et autres jeux. L’ensemble de ces installations sera supprimé en 1937, mais l’aire de jeux sera restaurée par la Ville en 1988. La tradition des promenades à ânes se perpétue : on les trouve encore, dès l’arrivée de la belle saison, dans le Parc Kennedy.

Pour les adultes, le parc est le cadre idéal de diverses activités sportives. Dès 1869, le Maire de Vichy s’inquiète du danger que représentent les « évolutions des nombreux vélocipèdes qui sillonnent incessamment toutes les allées du parc ». Par ailleurs, devant le succès remporté par les courts de tennis du Parc des Célestins, deux courts et un pavillon abritant vestiaires avec douches, buvette, salons de lecture et de bridge, sont aménagés dans le Parc Kennedy en 1903. Les six courts dont disposent les joueurs en 1913 seront supprimés en 1937 pour être remplacés par un petit parc zoologique.

Le Parc Kennedy servit également de décor aux fameuses batailles de fleurs, organisées de 1909 à 1931. Cette année-là, d’importants travaux transforment ses bords de rivière vaseux en une agréable plage, longue de 35m. Elle sera complétée en 1965 par l’installation d’un jeu de boules, tandis que le Parc Napoléon accueille les mini-golfs vers 1955. La plage, restaurée en 2007, est aujourd’hui de nouveau fréquentée par les nageurs et les amateurs de bains de soleil.


Botanique

La création de ce parc d’une superficie de 13 hectares en bordure de l’Allier et épousant un de ses méandres, contribue fortement à la signature paysagère de Vichy par le dessin de ses allées, prolongement des voies thermales nouvellement tracées. Ce parc est une charnière entre l’environnement sauvage et naturel des bords de rivière et la trame urbaine que celui-ci souligne fortement dans une relation visuelle et fonctionnelle. La conception paysagère, d’inspiration anglaise très en vogue à l’époque, se qualifie de campagnarde car le tracé pictural est simpliste, sans séquence paysagère définie. Il fait néanmoins de l’eau l’élément attractif et suggéré, malgré l’absence de vision sur l’Allier. Les plantations en bosquets mono-spécifiques, composés d’essences autochtones, comme des acacias, érables, sorbiers, marronniers, bouleaux, tilleuls, pruniers Sainte-Lucie ou peupliers, et d’autres bosquets plus exotiques comme les catalpas, féviers, arbres de Judée, muriers, Macluras et savonniers, caractérisaient le parc. Au déclin de la première plantation d’arbres âgés sensés donner au parc une structure arborée immédiate, des végétaux plus rares ou plus prestigieux comme les cèdres et les séquoias furent implantés en isolés alors que les platanes et hêtres pourpres formaient de nouveaux bosquets. Dès sa conception, le Parc Napoléon III disposait d’une plus grande variété d’essences que le Parc Kennedy. La troisième grande campagne de plantation, consécutive à la tempête de février 1935 qui avait décimé tous les gros peupliers, fierté de l’époque, renforça cette diversité par l’apport d’une collection d’essences issues de tous les continents. Lors de sa dernière rénovation (1980/1990), le tracé des parcs, bien que fidèle à l’origine, a été simplifié et rationalisé pour satisfaire aux contraintes de gestion : toujours présents, les bosquets mono-spécifiques sont moins dominants. Les 818 arbres du Parc Napoléon III et les 337 du Parc Kennedy, font l’objet d’un suivi individualisé. Le remplacement des végétaux, par nécessité, est réalisé dans le souci de la sauvegarde et la conservation du patrimoine et de l’enrichissement de la palette végétale.